Ça devait arriver !...

Je ne vous raconterais pas tout ce qui m’est arrivé lors de mes dernières vacances, vous ne me croiriez pas ou vous me diriez encore en poussant un long soupire : « Qu’est-ce qui t’est encore arrivé ? »

En attendant, ce petit voyage a ravivé en moi quelques questions fondamentales. Et si !

Hey, sans rire les filles, expliquez-moi :

Pourquoi, lorsque vous sortez avec votre mec (étant mesdames, pour la plus part, entre deux régimes) pourquoi disais-je, lorsque le serveur vous propose du pain refusez-vous avec une volonté qui force l’admiration, pour ensuite sournoisement piquer celui des autres ?

Pourquoi refusez-vous un verre de vin pour aller pomper dans le mien (juste une gorgée) style le chameau qui vient de traverser le désert ? Enfin, pas tout à fait, vous faites beaucoup moins de bruit, mais bonjour la descente !... (je vais me faire tuer !)

Pourquoi prenez-vous qu’une salade légère aux crevettes déshydratées, pour ensuite lorgner sur mon bœuf bourguignon avec cet œil de rapace affamé qui fait peur, en demandant hypocritement :

—      C’est bon ?

—      Non, c’est dégueulasse mais je me force !

Pas de dessert, bien sûr et un déca sans sucre ! C’est tellement meilleur dans l’assiette des autres !

Sinon, rien à signaler, les américains du nord sont toujours aussi surprenants, je pense qu’ils ont bien raison de l’être. Je discutais avec un môme (12 ans) comment en sommes-nous arrivés à parler de ça, je ne m’en souviens plus :

—      Sur terre, il y a toujours une guerre quelque part.

—      Ah bon ! Où ça ? me demanda-t-il.

—      En Syrie par exemple.

—      C’est où ?

—      C’est loin.

—      Et ils font la guerre ! Pourquoi ?

—      Ben… si tu n’as pas suivi le début… ça va être long à expliquer.

Je me demande encore s’il m’a vraiment cru. Bon d’accord, il a 12 ans, mais quand j’ai posé les mêmes questions à son père, j’ai eu les mêmes réponses à quelques variantes près…

Sinon que dire ? C’est la crise… Enfin c’est ce que me répètent les mêmes journaleux qui veulent me faire croire que je suis un peu responsable de tous les morts de la terre. C’est la crise mais je n’ai jamais vu autant de monde dans les avions et les aéroports ! A tel point que la semaine dernière, lorsque nous sommes arrivés à Roissy, Terminal 2E à 8 heures du matin il ne restait plus un chariot à bagages de disponible !

—      Il n’y a plus de chariot à bagages, dis-je au responsable chariots d’Air France qui attendait les bras croisés.

—      On les attend, me répondit-il.

J’ai tout de suite compris à son air déterminé qu’il ne lâcherait pas l’affaire et qu’il attendrait toute la journée si nécessaire. J’ai un peu attendu avec lui, mais ils ne sont pas arrivés... Je n’ai pas pu m’empêcher de sourire en pensant à mon dernier journal télévisé. Sur une abominable scène de disparition d’enfant, le journaliste disait : « La gendarmerie le recherche activement… » Nos journaleux sont toujours irréprochables dans leurs propos, mais les images sont souvent d’une gigantesque hypocrisie. Car au même instant, ils nous montraient des gendarmes, bras croisés pavanant devant les caméras, en pleine active recherche… Hey les mecs, faites quelque chose, faites semblant de téléphoner ou de suivre une piste… mais décroisez-vous les bras ! Quoique… si c’est pour me mettre une prune… je préfère que vous les gardiez croisés !

Et voilà, c’est finit. Vive la rentrée ! Depuis trois semaines qu’on nous le claironnait sur toutes les chaînes… ça devait bien arriver un jour !