Et bien voilà, ce n’était pas si compliqué. Ce texte me plait mieux, je me trouve plus sympathique tout d’un coup ! Si vous n’avez pas lu le blog de Jade aujourd’hui, je vous conseille de commencer par là avant d’aller plus loin, au risque de ne rien comprendre.

 

Je regardais Alexis, étonnée : il venait de me prendre la main et mon voisin de gauche aussi ! Que complotaient-ils ? De toute façon, j'allais le savoir bien assez tôt. Je n'avais pas remarqué combien la main d'Alexis était agréable auparavant. Mais il est vrai qu'il n’avait jamais voulu me la donner. Elle est douce et chaude, elle me rassure, je suis bien comme ça. Charlotte joue si juste, c'est un pur délice, et Lew est admirable. Ce rôle est fait pour lui. Comme quoi, les contre-emplois, ça marche.

Alexis dessina un sourire en demi-teinte sur son visage et se tourna vers Stephan.

- C'est ok, je maîtrise. Elle se laisse faire, je lâche plus sa main, jusqu'à la fin, on ne sait jamais avec Jade. Elle est capable du pire comme du meilleur. J’ai confiance… mais bon !


- Jade, tu ne te lèves pas, c'est fini !
- Euh oui, cher Alexis, j'arrive.
- Mais… où va-t-elle ? Dans les coulisses, je m’en doutais.
- Laisse-la, Alexis, c'est sa façon d'être, tu sais bien, et puis c'est comme ça qu'on l'aime.
- T'as raison, Stephan, on va les attendre ici, il fait trop bon, j’adore cette chaleur !  

 

- Charlotte, c'était fabuleux, tu étais magnifique !
- Et moi, on ne me dit rien à moi, Jade ?
- Mais si, mon Lew, mais toi, c'est indescriptible, tu es une pure merveille, mon ange. Est-ce qu'Alex nous rejoint ? Il a pu se libérer ?
- Oui, il arrive, je lui ai donné l'adresse de l’Hippopotamus.


Alexis et Stephan attendaient dans l’entrée du théâtre en discutant aimablement. Ils ont toujours quelque chose à se dire ces deux là. Ils font partie de ces personnes que j'ai dans la peau, comme une évidence. Et les autres aussi, Charlotte est ma découverte, Lew est mon petit ange et Alex mon petit frère.   

 

- ça va Jade ? T’as l’air soucieuse !
- Non, Alexis, je cogite, j'ai quelque chose à vous dire, et ce n'est pas facile.
- On est là pour t’aider, vas-y raconte.

- Et bien voilà : c'est juste que Stephan était désespéré ces derniers jours. Tu comprends, il s'occupe tout le temps de tout le monde et c'est exténuant. Tu me connais, je n'ai pas pu le laisser comme ça, alors, je suis allée le trouver, sans rien vous dire et je lui ai proposé quelque chose dont je vais vous parler.

Nous sommes enfin arrivés et Alexis m’ouvre galamment la porte. Alex n'est même pas là.

- Lew, tu peux appeler Alex, je suis inquiète, j'aime pas les scooters, à Paris, avec tous ces bus, c'est dangereux et je m'inquiète. Alexis vient de me dire que le périph' était bondé, il a même dû faire des queues de poissons.

- En même temps… le périph’ sans queue de poissons… ce n’est plus le périph’. C’est le seul endroit ou je peux jouer les Fangio entre deux motards et deux radars !
- Oh, ça ne risque pas, il avait une Bugatti 54, lui ! Hey ! Al ! Te voilà enfin !

- Ben quoi ? Mon Opel vaut largement une Bugatti !
Et tandis que je me ruais dans les bras de mon petit frère, parce qu'il m'avait beaucoup manqué, Alexis attendait patiemment mes révélations. Il me fallait leur dire, maintenant, Stephan était inquiet de leurs réactions et je ne voulais pas qu'il s'angoisse. Après tout, j'avais promis.

- J'ai une chose à vous apprendre, écoutez-moi, s'il vous plaît.

- Nous sommes tout ouïe, dit Alexis avec le sourire.
- Stephan n'avait pas la pêche ces derniers temps, alors j'ai décidé de l'aider. Ses valises sont à la maison, ses affaires sont bien rangées, ses chemises sont repassées, ses chaussures sont cirées et ses chaussettes sont reprisées. Je crois que c'est ce dont il avait besoin, pour le moment. Je lui prête aussi mes bras, quand il les demande et aussi mon canapé. Maintenant, c'est officiel.

- Ah bon, ça se reprise toujours les chaussettes ? Je croyais qu’on les jetait ! dit Alexis en cherchant à cacher son émotion.

- La question n’est pas là, t’as entendu ce que je viens de dire ?

-Mais oui j’ai entendu, et je suis content pour vous mais vas-y cool, soit prudente.
Alexis et sa prudence ! Charlotte, j'avais son aval, je le savais déjà, parce que Charlotte comprenait tout et qu'elle savait combien il est dur par moment de se sentir seul. Evidemment, Lew commença à faire le singe sur sa banquette, avec de grands gestes et j'eus du mal à ne pas éclater de rire. Alex paraissait un peu soucieux, de ses airs graves et préoccupés que je lui connais bien. Stephan paraissait tout à coup soulagé. Les choses étaient dites et clairement dites.

- Ce n'est pas que Stephan a ma préférence, mais je veux l'aider et puis, Alexis, je te signale que tu as refusé de m'épouser, sous prétexte que tu as la trouille. Mais tu es le bienvenu à la maison, hein, Stephan chéri.
- Stephan chéri ! Waouh ! C’est romantique, vite les violons ! Oh zut… j’oubliais… il n’y a pas de violons à l’Hippopotamus ! Oui mais bon, il n’y en avait pas au pub irlandais non plus !
- Ecoute, Alexis. Stephan a besoin de moi, alors je m'offre à lui, c'est clair, non ? Et quitte à partager le même toit, autant partager nos petits noms. C'est plus agréable, non ? Et puis, il me semble que si je t'avais appelé "Alexis chéri", tu aurais encore trouvé à redire, monsieur le pinailleur qui ne pinaille jamais.

- Moi, pinailleur ? Ah non, tout mais pas ça !


Alex, qui s'était dévêtu, enfin, qui avait enlevé son manteau long, excessivement pratique pour faire du scooter, toussa pour s'éclaircir la voix et attirer notre attention.

- A propos de pinailler, vous en êtes où exactement avec la punition de Lew, parce que d'accord, j'ai eu un aperçu, mais bon, j'attends le bouquet final et ça commence à faire longuet.

- Patience, petit frère, ça arrive. Lew est en formation intensive dans mes locaux, en ce moment, pas vrai, mon ange ? Il apprend vite et bien, il sera bientôt prêt, promis. Au fait, je t'ai remis la fiche d'évaluation, pour annoter tes commentaires ? Sur le vif, surtout, sinon, tu risques d'oublier.

- J'ai tout ce qu'il faut Jade, sous la main, sauf le principal intéressé.

- Oh ça va, vous deux ! Je rame comme un perdu et voilà que monsieur se permet de critiquer. Tu vas voir, blue bird, tu perds rien pour attendre. J 'ai comme l'impression que tu vas t'en souvenir longtemps de la scène du frigo.

- Bon, c'est pas tout ça, mais Charlotte et moi, on va vous laisser un peu entre hommes. On a un truc à faire d'urgence, vous ne nous en voulez pas ? Amusez vous bien. Alex, t'inquiète pas pour Charlotte, je la raccompagne. Je vous embrasse tous de loin, on est pressées. A tout à l'heure, Stephan chéri.

- ça va aller, Stephan chéri ? Tu vas supporter son absence ? dit Alexis d’un ton moqueur.

 

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