Depuis que je le suis, les fous ne me font plus peur...

Lorsque j’étais môme, c’était les « fous » qui parlaient tout seul. Enfin…, ceux dont on disait qu’ils l’étaient. Ceux qui avaient l’imprudence de se laisser aller à gueuler en public leurs désaccords avec la société, ou avec le copain imaginaire qui les suivait partout.

Aujourd’hui, nous ne pouvons plus être aussi catégoriques. Le « fou » des temps modernes a le droit de crier et de faire de grands gestes en public, il ne fait plus peur. Ce n’est qu’un abonné Orange avec un forfait illimité, ou un usager ADP, et puis c’est tout !

Hier matin, en faisant mes dix kilomètres à pieds, pour aller de mon avion à ma voiture, je vous promets que j’ai fait mon fou moyen, en gueulant tout ce que je pouvais sur monsieur Aéroport de Paris.

Coluche disait : « Les technocrates, si on leur donnait le Sahara, dans cinq ans il faudrait qu’ils achètent du sable ailleurs ».

Monsieur ADP, tu lui donnes des hectares de champs tous plats, en quarante ans (il est moins rapide que les technocrates), il te fait un labyrinthe… Khéops à côté : un rigolo !

Considérant mes écarts de conduite en déambulant dans les longs et interminables couloirs d’ADP en les ponctuant d’éclats de voix, aussi fréquents que les signes de croix de Christine Boutin entre deux malédictions, je commence à avoir des doutes sur ma santé mentale…, et celle des autres aussi ! 

      Rassurez-vous, tous les fous ne sont pas séropositifs. Je veux dire par là que nous ne sommes pas tous contagieux !