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J’aime les longues et ennuyeuses descriptions les soirs d’insomnie, ça me fait économiser les « Témesta » ! Et j’aime bien aussi déconner sur le texte des autres. J’avais à peine attaqué la lecture de « L’élève Gilles » d’André Lafon  que dès la 3ème page je tombai sur cette remarquable description. Je me suis amusé à surligner en bleu (et avec un peu d’ironie, si peu !) les idées importantes pour la compréhension de l’histoire…  

 

« Le froid nous força de descendre au salon des passagers et, durant la traversée, je demeurai à demi somnolent, appuyé à ma mère qui ne cessa pas d’être pensive.

 Autour de ce petit salon d’arrière où nous nous étions réfugiés, régnaient une banquette et un dossier de velours rouge, au-dessus desquels se trouvaient de profondes fenêtres carrées qui allaient se rétrécissant jusqu’aux hublots, que l’eau parfois venait battre. Entre ces fenêtres, étaient fixés d’étroits miroirs dans l’un desquels je regardais se réfléchir notre groupe, avec l’étonnement de nous voir tenir tous deux dans une surface aussi resserrée. Ma mère était coiffée d’une capote de jais dont les brides de velours suivaient l’ovale de son visage, ses yeux fixes restaient sans regard, ses lèvres jointes se creusaient, à gauche, d’une profonde fossette. Elle portait un « boa » de martre, et ses mains se cachaient dans un manchon de même fourrure, posé sur ses genoux, entre les plis du manteau dont elle était enveloppée. Il n’y avait avec nous que deux dames qui causaient bas, et dont l’une tendait au poêle de fines bottes mordorées. Le jour baissant, nous descendîmes à V… »

 

Essayons de décortiquer le message caché dans cette longue description. Dans un élan de bonté, dont je suis capable, je vais tenter de vous guider tout en vous faisant une brillante démonstration de tout ce qu’il est possible d’écrire pour ne rien dire ! Attention ! Feu ! C’est parti dans la déconnade !...

 

Dès la troisième page, « L’élève Gilles », puisqu’il s’agit de lui, embarque avec sa mère sur un bateau, et sur un fleuve aussi, pour un court voyage de deux heures. C’est le mois de décembre, ce n’est pas la chaleur et le froid les oblige à se réfugier dans le salon des passagers.

En trois lignes, je vous ai tout dit. Mais je vous vois venir : vous vous demandez déjà à quoi peut bien ressembler un salon de passagers !   

Le salon était petit et plutôt à l’arrière du bateau. On ignore sous quel règne c’était, mais la banquette partageait le sien avec un dossier de velours rouge. Il aurait pu être vert, mais non, il était rouge ! Comme quoi ! J Je ne sais pas vous, moi j’ai toujours aimé à m’en faire poiler, les objets qui ne cesse de « régner », de « trôner » ou de « siéger »… Les fenêtres étaient profondes et carrées… Incroyable ! Et il y avait aussi des hublots ! Si, entre les fenêtres. Waouh ! « Que l’eau venait parfois battre » ça n’a l’air de rien mais voilà enfin un détail important, car quand elle a fait ça, l’eau, avec les fenêtres du Titanic… Ce n’était pas bon signe ! L’élève Gilles va-t-il faire naufrage dès le début de l’histoire ? Ce serait bête. Non ?

Y avait même des miroirs et c’était les seuls, avec sa mère, qui avaient l’air de réfléchir. Cette dernière était encapotée, et des brides de velours suivaient l’ovale de son visage… Bravo madame : il faut toujours sortir couvert avec ou sans boa! J Elle aurait pu avoir les mains dans le dos, pas du tout, elle les avait négligemment posées sur ses genoux. Deux dames causaient… En même temps…, le jour où vous en verrez deux ne pas le faire…, appelez-moi. Râââhhh ! J’déconne.

Détail important : il y avait un poêle sur ce bateau et l’une des dames avait des bottes mordorées.

 

Ce que j’ai retenu :

 

C’était l’hiver, ils étaient en bateau et les vagues attaquaient les hublots. Sa mère, avec les mains sur ses genoux, faisait la gueule (comme d’hab.) sous sa capote et son boa. Ça sentait les pieds et les bottes brûlées mordorées. (Mort de rire aussi) ! Le jour baissait, ils descendirent à V… Cool ! J

 

Voilà, voilà ! 

Ne vous méprenez pas sur ma mauvaise foi. Ce n’est qu’un passage ennuyeux, le reste de l’histoire est plus intéressant et ce texte d’André Lafon est en téléchargement libre sur Amazon. Feu !

 

Ne vous donnez pas la peine de chercher, je l’avoue et le confesse, j’ai certainement aussi, dans certains moments de faiblesse lors de longues lettres ennuyeuses, déjà joué mon Dédé Lafon !

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